Sans la prétention de comprendre entièrement les écosystèmes forestiers et d'en déduire des stratégies durables pour toutes et tous, j'aspire à élargir mon champ de vision sur ce qui permettrait de co-habiter : de laisser l'espace à chaque forme de vie de s'épanouir.
Depuis de nombreux siècles, l'exploitation des forêts mondiales au profit de certaines industries et modes de production a un impact phénoménal sur les habitant.es : humain.es et non-humains.
Les bouleversements des écosystèmes mondiaux (et leurs conséquences) liés à la déforestation sont connus et reconnus.
Des penseur.ses, scientifiques et activistes tirent la sonnette d'alarme pour préserver le vivant ; trouver des solutions alternatives aux coupes rases et aux monocultures d'arbres non endémiques.
Vanadana Shiva en fait partie. Cette physicienne, activiste et autrice indienne se bat, quotidiennement, pour une agriculture régénératrice des terres, de la faune, de la flore et des personnes locales. Elle nous dit :
Il existe aujourd’hui en Asie deux paradigmes de la foresterie : l’un favorisant la vie, l’autre la détruisant. Le paradigme de l’amélioration de la vie émerge de la forêt et des communautés forestières, celui de la destruction de la vie émerge du marché.
Les géants de l'industrie forestière mais aussi agroalimentaire (destruction d'hectares de forêts primaires pour l'élevage de bovins ou des cultures céréalières...) ont la main-mise sur le rythme, la quantité, la localisation et le prix de revente des coupes de bois.
Aucune autre tranche du vivant ne bénéficie de leur profit : ni les insectes, ni les animaux, ni les végétaux, ni les personnes locales.
Vandana Shiva accuse des monocultures de l'esprit qui transforment sous forme de slogan publicitaire une hiérarchisation du vivant, une utilisation à outrance des ressources, une soumission de la Terre au profit de certains hommes (sans la majuscule pour désigner le genre masculin) dont l'avidité dépasse la logique de biodiversité.
La foresterie capitaliste ravage les sols autant que les cultures traditionnelles des occupant.es indigènes.
Son combat contre Monsanto, entre autres, l'amène à révéler des statistiques efarrant montrant l'impact des pesticides et herbicides sur l'environnement et les populations.
Inspirée par l'engagement de certaines et certains, j'aspire à prendre action au quotidien pour éviter de contribuer à cette marchandisation irrespectueuse de l'écologie , voici quelques idées :
se renseigner sur les labels 'éco' lors de l'achat de bois exotiques ou de meubles en magasin
préférer l'achat de bois d'essence locales (pin, en France, très cultivé et peu coûteux)
préférer l'achat de meubles d'occasion pour réduire la production de neuf
planter des arbres ou arbustes si espace extérieur disponible pour favoriser la biodiversité
participer à des chantiers participatifs de plantations
écrire aux municipalités pour demander la plantation d'arbres et la végétalisation des communes
acheter (seul ou en collectif) des espaces forestiers pour les préserver des coupes
prendre soin des arbres déjà présents sur vos terrains (pensez à vous faire aider par des professionnels)
explorer l'écologie forestière via des livres ou documentaires pour s'émerveiller, comprendre et nommer l'environnement
passer du temps en forêt pour se relier à sa richesse, sa beauté, ses bienfaits
Et vous, des idées ?
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