Décoloniser nos pensées
- Elisa Jouannet

- 2 oct.
- 2 min de lecture
Avez-vous déjà pensé que vous ne "faites pas assez" ou que se reposer c'est "pour les fénéant.es" ou encore que l'achat que vous vous apprêtez à faire ou la destination des vacances pourraient être plus glamour, plus tendance, plus dans les clous de ce à quoi nous sommes habitué.es dans les médias ?
La question de pose alors : d'où nous viennent les pensées ?
Traduisent-elles d'une sensation spontanée, authentique, individuelle ? Ou sont-elles signe d'un héritage sociétal empreint de valeurs coloniales/capitalistes qui se serait comme incorporé dans notre corps/mental ?
Autrement dit, comment le système a-t-il pris possession de nos pensées ?
Est-ce que nos désirs nous appartiennent vraiment ou sont-ils façonnés par les attentes, modèles, imaginaires collectifs ?
Dès l'enfance, nous absorbons tout un tas de règles, de codes sociaux (la bienséance) qui dépend totalement de notre culture d'appartenance et qui nous donne une idée de ce qui est accepté ou pas.
Globalement, le modèle en place est (tenez vous bien) capitaliste, extractiviste, raciste, spéciste, sexiste et colonialiste (j'en oublie sûrement) : un système d'oppression.
Aussi, parce que l'être Humain vit en groupe, son besoin d'appartenance : de faire partie d'un groupe, est souvent plus fort que l'élan authentique de vivre sa vie comme on l'entend... Le groupe nous renvoie un sentiment de sécurité.
Donc les valeurs et idées de cette vision coloniale de l'existence déteint sur nos propres individualités : nous sommes influencé.es par les tendances sociétales et ce, inconsciemment, via l'éducation (scolaire ou familiale), les médias, les politiques en place. Nous apprenons par imitation et voulons donc, involontairement, ressembler à ce qu'on nous montre comme étant l'idéal à atteindre.
Compétition, soumission de la 'nature'/du vivant, profit et confort/possessions matériel comme priorités, rejet des 'étrangers', hiérarchisation des espèces, classes, genres, homophobies/LGBTQphobies, hyperprodocutivité, pensée positive à tout prix... etc.
Pas étonnant alors que de se relaxer, prendre un temps de repos ou aller parler à une personnes sans abri comme si iel était 'normal/e' peut alors laisser un goût amer dans nos quotidiens. Comme se sentir différent.e, pas adapté.e ou encore se juger de ne pas faire/être/connaître/avoir assez...
Les intentions et désirs du système coulent dans nos veines, nos disques durs sont formatés par leurs idéologies, nos pensées adhèrent à leurs principes, s'en suivent des conflits internes entre volonté de faire-partie-du-groupe et envie-d'être-soi...
Qu'allons-nous choisir ?
Je choisis de questionner, observer, déconstruire : de décoloniser mes pensées (enfin, quand j'y arrive hein, parce que tout ce bazar est bien installé depuis longtemps...)
Et vous ?
Chaleureusement
Elisa




Commentaires