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Elisa Jouannet

Récits somatiques

La somatique, c'est quoi ?

Soma (grec "sôma") désigne ce qui fait référence au corps, aussi à comprendre comme l'expérience du corps vivant, qui ressent.


Comme tout être vivant, le corps humain existe dans un contexte, dans un environnement qui l'impacte considérablement. Nous vivons les effets de notre milieu directement dans nos tissus : l'air et l'eau plus ou moins pollué/es, les circonstances sociopolitiques générant plus ou moins de stress (guerres, crises économiques etc), l'accès aux soins et à des ressources qui harmonisent nos systèmes nerveux (alimentation de qualité, sommeil, espaces 'naturels', relations sécurisantes et accueillantes, emplois qui ont du sens etc)....

Comme si nos expériences laissaient des traces ou s'inscrivaient dans nos cellules.

C'est en fait exactement ce qui se produit.

Nous pouvons penser à notre organisme comme un cocktail, un mélange de substances, de liquides, de systèmes qui interagissent entre eux à l'intérieur et aussi avec l'extérieur. Nous passons notre temps à répondre, à nous adapter aux stimulations internes et externes et ainsi organisons notre cocktail à nos besoins : davantage d'adrénaline en cas d'action, davantage de sérotonine en situation de plaisir, une pincée de mélatonine pour faciliter le sommeil etc etc.

Le corps humain est brillant, puissamment intelligent puisqu'il existe encore aujourd'hui : les espèces qui s'adaptent le mieux survivent.


Pour autant, même si notre espèce est suffisamment adaptée pour être encore en vie, sa condition de santé est représentative de l'incohérence écologie de son système.

Nos conditions de vie et d'organisation en société ne sont pas soutenables pour une qualité de vie permettant l'épanouissement individuel et collectif (et encore moins celui d'autres espèces directement impactées par nos activités).


C'est là que nos récits somatiques sont colorés, teintés de nos croyances sociétales :

si l'idéologie en place est de 'travailler plus pour gagner plus', la pression et la compétition s'installent, amenant les personnes à accepter des conditions de travail déplorables pour atteindre le compte en banque idéal, pour accumuler les possessions qui sont montrées comme nécessaires pour rentrer dans le moule!


S'ajoute à nos cela nos histoires individuelles. Je pense ici aux carences en termes d'attachement, d'affection, d'accueil que nous avons pour la plupart accumulées depuis l'enfance ; les personnes qui nous éduquent ne sont pas toujours aptes et suffisamment ressourcées pour répondre à tous nos besoins. Au fil des années, les manques d'attention, de câlins, de célébrations, les rejets, les critiques voire les abus et la violence viennent, là aussi, s'imprégner dans nos corps comme un pinceau sur une toile. Ca laisse une trace.

De là, naissent des pensées, des croyances, des récits que l'on se raconte : "je ne suis pas important.e", "mes besoins ne sont pas légitimes", "je suis trop/pas assez"...

Comme un coffre-fort, nos corps révèlent des expériences qui ont façonnées des manières de se considérer et de considérer les autres/le Monde.


Si nous avons grandi dans un environnement familial soutenant, financièrement aisé, qui a accepté notre créativité et notre rythme, dans une société paisible et inclusive, nous pouvons penser que nos imaginaires et visions de la vie seront plutôt orienté/es sur la joie, la sécurité, la tranquillité.

Si, par contre, nous avons évolué dans un environnement assez tendu, entouré.es de personnes elles-mêmes en manque de sécurité, au beau milieu d'une crise financière qui ne leur permettait pas d'acheter ce dont nous avions envie/besoin, et où l'idée même d'être artiste sonnait comme une moquerie ou une utopie, il est probable que nos sensations et pensées soient davantage orientées vers de la peur, du regret, une sensation de ne pas pouvoir se relaxer, de manquer.


Nous existons en contexte.

Nous évoluons en interdépendance avec nos environnements.

Nos corps-vivants sont empreints de nos récits personnels et collectifs.

Nos récits somatiques retracent l'historique de nos expériences.


Il est tout autant important de reconnaître leurs présences : le corps ne ment pas,

il partage, vocalise, génère, manifeste à sa manière.

La pensée tente de traduire les messages que le corps lui transmet, mais cette traduction peut être influencée par les projections sociales, les critiques que nous avons reçues et auxquelles nous croyons, les idéologies qui ne nous appartiennent pas.


Puissions-nous développer une qualité d'écoute à notre corps, en prenant le temps de sentir, de ressentir ce qui se passe en nous : tout ce qui émerge du soma a une raison d'être là. Même si certaines visions contemporaines décrient le somatique comme une fuite, comme une manière de notre inconscient de dissimuler des évènements difficiles ou traumatiques, je crois que cela dépend parfois de quelle langue nous parlons...

Le langage du corps a ses secrets, apprenons à l'écouter il pourrait bien nous révéler des histoires oubliées, des souvenirs engrammés dans nos strates cellulaires.


Belles explorations!

Chaleureusement,

Elisa



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Elisa reconnaît les cultures traditionnelles,

l’infinie abondance et l'interdépendance du Vivant,

et la légitimité qui circule en chaque être.

 

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